Verbom se tourne vers les Philippines pour son embauche
En janvier dernier, l’entreprise Verbom, spécialisée dans le secteur de transformation d’aluminium, a déménagé une partie de ses activités sur le boulevard industriel, à Sherbrooke, pour faciliter l’accès à une main-d’oeuvre spécialisée. Cependant, les candidats ne sont pas nombreux, et l’entreprise a plutôt décidé de se tourner vers les Philippines pour son embauche.
Verbom a le vent dans les voiles, un carnet de commandes bien rempli, une nouvelle usine à Sherbrooke, mais pour bien se développer il faut aussi une bonne main d’œuvre. Or, le recrutement est très difficile.
«Ce sont de très bons salaires, a expliqué Éric Chênevert, directeur général de Verbom. Il n’y a peut-être pas eu assez de promotions là-dessus, assez de publicité. C’est pour ça qu’on essaie de s’impliquer beaucoup de ce côté-là, et faire des portes ouvertes pour promouvoir ce qu’on fait.»
Le démarchage s’est fait tant au niveau local que nationale, mais sans succès. Six postes d’outilleur et programmeur-contrôleur sont à combler.
«Au cours des trois dernières années, on a seulement réussi à avoir deux outilleurs, a ajouté e directeur. Il n’y en a pas beaucoup. Il sort environ quatre à cinq étudiants par année. Et l’école se donne à Québec.»
Le directeur a donc élargi son champ de recherche et il a trouvé les perles rares… aux Philippines.
«Ils viennent seuls. Femmes et enfants restent aux Philippines et ils retournent l’argent aux Philippines pour l’éducation de leurs enfants», a ajouté M. Chênevert.
Les trois outilleurs et trois programmeurs-opérateurs avec 14 ans d’expérience devraient arriver au Québec en octobre prochain.
«Ça a été repoussé à quelques reprises, a mentionné le patron. C’est sûr que l’arrivée des Syriens au Québec, au Canada a retardé un peu l’immigration.»
L’entreprise leur déroulera le tapis rouge dans l’espoir qu’ils restent plus longtemps que les trois années prévues au départ.
«On s’occupe de la maison et de ces choses-là, a-t-il dit. On va faire un programme d’intégration avec les employés. Des consultants vont nous aider à faire l’intégration aussi. Le défi, c’est de les former en français, pour qu’ils puissent avoir leur citoyenneté après trois ans.»
Verbom est en pleine croissance. Le secteur d’outillage est presque au maximum de sa capacité jusqu’en avril 2017, alors qu’en temps normal, on réussit à boucler trois-quatre mois de production d’avance.
Plus de 5 millions $ seront investis pour une nouvelle presse, un équipement qui permettra de produire des pièces de carrosserie en aluminium pour les compagnies Tesla et Jaguar.
L’entreprise devra poursuivre ses efforts de recrutement sans relâche puisque 15 postes supplémentaires seront à combler.